Prétentieux, est l'écrivain

L’écriture, est un exercice qui doit se faire d’une manière très solitaire, je ne vous donnerai nul conseil, ou méthodes à prescrire pour écrire, car effectivement je n’en vois pas l’intérêt. Il n’y a aucun intérêt à normaliser un acte, une activité si personnelle. Ecrire est si intime.

D’où l’irritation facile de l’écrivain et son air prétentieux. Quand on s’attaque à ses écrits, on ne s’attaque pas à ses mots, ou à son style, on s’attaque à sa personne, à ce qu’il est. On appuie profondément sur l’écho de son existence, l’illusion aboutit de son histoire. Et que ça soit une biographie, ou que ça parle de dragons, c’est sa légende individuelle qu’il vous confie. Une version finale, pour laquelle, il a dépensé méninges et stratèges, nuits blanches et délibérations en avalanche. Il en a presque souffert, il en a bavé pour se définir, pour se convaincre. La façon la plus efficace pour détruire quelqu’un est de nier et effacer sa propre compréhension de son passé.

Face aux remarques, l’écrivain reçoit une gifle à un visage qu’il a volontairement tendu, signe d’affection, de confiance, après mille et une consultations et demi tonne d’hésitation, une joue qu’il a finalement tendue, nerveux, pour être caressée, pour croire à la possibilité d’envisager une externe consolation.

Extrait du chapitre " Ecrire" du livre PHILOFAX par Mourchid Youssef.

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