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Que veut dire l'expression : Sprezzatura intellectuelle

  • Photo du rédacteur: Mourchid Youssef
    Mourchid Youssef
  • 12 févr. 2019
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 17 févr. 2019

Connaissez-vous la perfection ? Voulez-vous l’atteindre ? Sauriez-vous comment l’atteindre ?


La Sprezzatura est l’opposé voulu de la perfection. Elle va contre la pression inutile et irréelle que nous nous imposons pour plaire, pour faire bonne impression ou tout simplement se montrer à la hauteur. Elle n’est nullement paresse et ne véhicule cependant jamais un état d’esprit de perdant. La Sprezzatura est un terme qui avait apparu pour la première fois dans le livre du courtisan de Baldassare Castiglione. Selon lui, ce serait l’art d'user en toutes choses d'une certaine nonchalance, qui cache l'artifice, et qui montre ce qu'on fait comme s'il était venu sans peine et quasi sans y penser. Il insistait sur l’apparence, l’habit, voulant un raffinement bien étudié qui pourtant semblerait aux communs spectateurs une jolie naturelle coïncidence.


L’idée me plut, et comme je ne suis guère vaillant enthousiaste du monde de la mode et de la vanité de l’habit et du paraitre pour plaire, j’ai préféré ne garder de la Sprezzatura, que son essence profonde. Sa philosophie.

Dans son pur sens, la Sprezzatura serait une sorte de désinvolture maitrisée, une histoire d’indifférence subtile destinée à laisser deviner un effort bien plus important que celui que l’on voit.


Intellectuelle donc, dans le but de projeter cet état d’esprit à la pensée, aux idées, à la réflexion complexe mais légère, sans contraintes, sans soucis d’être jugé ou jaugé. Aller provoquer Nietzsche, Descartes, comme on engagerait un copain autour d’un verre pour parler de politique, d’art, de perception. Il s’agirait de réfléchir, développer, écrire à partir d’un mot, d’un avis, d’une citation, d’une hypothèse d’autres mots et le faire d’une nonchalance tranquille : le contraire donc, du maniérisme et « courantisme » littéraire, ou de l’académisme philosophique qu’exercent les dits intellectuels de cette ère.


Pour moi, c'est une maîtrise sans effort de son propre raisonnement, une négligence étudiée qui voile le travail nécessaire à sa création, en remplaçant l’élégance par l’éloquence et le désir de plaire par l’intention détachée de captiver.


Penser … et laisser ses idées penser à leurs tours, librement.




 
 
 

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